Retour sur 50 ans de SFEVE

Par Anaëlle Steinfeld-Gueit (doctorante UPEC et membre SFEVE)

Octobre 2023

Cette étude, réalisée en Master 2 à l’UPEC, cherche à fournir des données objectives couvrant les années d’existence de la société (créée en 1976) sur trois thèmes :

• la parité hommes/femmes ;
• les disciplines abordées lors des colloques annuels de la société ;
• les lieux où se sont déroulés ces colloques.

Elle s’appuie sur l’analyse de données collectées à partir des sites de la SFEVE, de la SAES et des Cahiers Victoriens et Édouardiens, mais aussi à partir du carnet des compte rendus de la SFEVE, tenu depuis la création de la société. Malgré un effort pour conserver les données, certaines informations ont malgré tout été perdues. De fait, les résultats obtenus et les analyses qui en découlent sont sujets à une marge d’erreur et une variation possible si de nouvelles données venaient à être récupérées.

Parité hommes / femmes au bureau

Le premier thème d’analyse est la parité hommes/femmes au sein de la SFEVE, depuis sa création jusqu’en 2023. Cette analyse porte sur les membres du bureau (président.e, vice-président.e, secrétaire, trésorier.ère).

Graph. 1

Ce premier graphique représente le nombre d’hommes et de femmes élus.es aux postes susmentionnés. Ainsi, on peut noter une majorité d’hommes élus aux postes de président et de secrétaire (respectivement 8 et 7) et une majorité de femmes élues au poste de trésorière (6). On peut également remarquer une égalité en termes de personnes nommées au poste de vice-président.e[1] de la SFEVE.

Graph. 2

Ce deuxième graphique représente le nombre d’années pendant lesquelles les postes ont été occupés par des hommes ou par des femmes. Ce graphique met en lumière l’écart important entre les hommes et les femmes élus.es notamment au poste de président.e puisque des hommes ont été présidents de la société pendant 36 ans, soit 75% du temps d’existence de la société. De même, concernant le poste de vice-président.e, l’égalité remarquée dans le premier graphique disparaît lorsqu’il s’agit du nombre d’années passées en fonction. Pour ce poste-là, il faut tout de même prendre en compte qu’il a majoritairement été occupé par des équipes dont des équipes mixtes : il a été occupé pendant 11 ans par des équipes mixtes, pendant 9 ans par une ou des femmes, et pendant 21 par un ou des hommes. Concernant le poste de secrétaire, on remarque à nouveau un écart important puisque des hommes ont été secrétaires pendant environ 40 ans, soit 83% du temps d’existence de la société. Mais la tendance s’inverse en ce qui concerne le poste de trésorier.ère puisque des femmes ont occupé ce poste pendant environ 28 ans contre environ 12 ans par des hommes.

Parité hommes/femmes dans les manifestations de la SFEVE

Graph. 3

Selon ce troisième graphique, on peut noter la grande majorité de femmes en charge du colloque annuel de la SFEVE et des ateliers du Congrès annuel de la SAES[2].

Graph. 4

De même, ce quatrième graphique qui représente le nombre de présentations faites par des femmes ou des hommes lors du colloque annuel de la SFEVE montre la nette majorité de présentations faites par des femmes : sur 342 présentations recueillies, 219 ont été faites par des femmes, soit 64%.

Analyse des communications (colloque annuel et atelier)

Le deuxième thème d’analyse concerne les sujets des communications au colloque annuel de la société et plus largement les disciplines qui y ont été abordées.

Graph. 5

Comme le montre ce cinquième graphique, sur 342 sujets de communication recueillis, 215 sont considérés comme littéraires, soit 63%.[3]

 

Graph. 6

Ce sixième graphique représente le pourcentage de sujets littéraires par année. Bien qu’il n’y ait pas eu d’évolution particulière au fil des ans, on peut constater qu’il y a 6 années (1992, 1993, 2003, 2004, 2011, et 2019) lors desquelles 100% des sujets peuvent être considérés comme strictement littéraires et seulement 4 années (1990, 1991, 2009, et 2020) lors desquelles les sujets considérés comme littéraires représentent moins de 40% des présentations.

Graph. 7

Ce septième graphique représente le pourcentage de récurrence des auteurs mentionnés au moins deux fois dans les présentations considérées comme littéraires[4]. Ce graphique porte seulement sur 95 présentations sur les 215 puisque les 120 autres présentations portaient sur des auteurs qui n’ont été présentés qu’une seule fois. Comme en témoigne ce graphique, John Ruskin apparaît comme l’auteur qui revient le plus souvent avec 12 présentations soit 13% des 95 présentations (ou 6% des 215 présentations littéraires). Cela s’explique par le fait qu’un colloque entier lui a été consacré en 2019, avec 11 présentations sur les 12 qui portaient sur Ruskin lui-même. Hormis Ruskin, l’auteur qui est le plus revenu au fil des ans est Charles Dickens avec 11 présentations soit 12% (ou 5% de l’ensemble des 215 présentations) puis George Eliot avec 9 présentations soit 9% (ou 4% de l’ensemble des 215 présentations).

Lieux d’organisation du colloque annuel

Le troisième thème d’analyse concerne les villes, et plus largement les départements, où ont eu lieu le colloque annuel de la société.

Graph. 8 et 9

Ces deux derniers graphiques représentent le nombre de colloques annuels organisés par département. Sur un total de 47 colloques, il y en a 4 pour lesquels il n’y a pas de données, et il y en a 1 qui a eu lieu à Gand en Belgique et qui n’est donc pas représenté sur les graphiques ci-dessus. Le graphique représentant la France entière montre que même si le colloque ne s’est pas tenu dans tous les départements de France, il a tout de même été organisé dans 23 départements différents. Selon le dernier graphique qui permet de zoomer sur les départements d’Ile-de-France, on peut noter qu’une majorité de colloques ont été organisés dans le département de Paris (5). Les autres départements ayant accueilli le plus de colloques sont le Val-d’Oise (avec 3 colloques organisés à Cergy-Pontoise) et l’Hérault (avec 3 colloques organisés à Montpellier).

 

Notes :

[1] Par ailleurs, concernant les postes à responsabilités au sein de la société, mis à part le poste de président.e pour lequel les données sont complètes, il y a un trou de 7 ans (de 2008 à 2014) dans les données (dates qui correspondent aux années lors desquelles il n’y a pas eu de compte-rendu).

[2] À noter que les premières données pour le colloque annuel de la SFEVE débutent en 1978 et s’arrêtent à ce jour en 2024 et celles pour le congrès annuel de la SAES débutent en 1989 (date à partir de laquelle l’atelier SFEVE est devenu récurrent) et s’arrêtent à ce jour en 2023. Par ailleurs, pour le colloque de la SFEVE, il y a 21 éditions pour lesquelles il manque le nom de la ou des personne(s) en charge de celui-ci et pour le congrès SAES il y a 25 éditions pour lesquelles il manque cette même donnée.

[3] Par sujet littéraire, il faut entendre une communication avec un titre qui fait explicitement référence à la littérature (titre comportant par exemple le nom d’un auteur, d’une œuvre, ou d’un objet d’étude littéraire. Les résultats obtenus sont soumis à une marge d’erreur étant donné le manque de données sur certaines années (1978, 1979, 1983, et 2012) mais aussi à cause de données potentiellement incomplètes selon les années (impossibilité de connaître le nombre de communications et donc si des sujets sont manquants ou non : par exemple, en 1980, seules 3 présentations ont été recueillies, on peut donc imaginer qu’il en manque).

[4] Ces données sont fondées sur la mention du nom de l’auteur ou de son œuvre dans le titre des présentations.